Le maître des maîtres : le faiseur de chair

A Aubusson-Felletin, c’est au XVIIIème siècle qu’apparaît ce maître lissier d’excellence. Cette période a vu l’exécution de tapisseries ayant pour thèmes les « pastorales », les « chinoiseries » et les premiers cartons de Charles le Brun. Un bel ensemble d’œuvres où ont fleuri visages et mains et où a éclos la prouesse des lissiers marchois. Un tissage en soie très fin leur a permis de donner la mesure de leur art.

Les meilleurs d’entre eux se sont spécialisés dans ce savoir-faire d’exception ; faiseur de chair c’est, depuis plus de deux siècles, tisser, avec un talent incontestable, dans la laine et dans la soie, un portrait, une main, un visage quel que soit l’angle de réalisation, la lumière et les couleurs de la chair. Des dégradés subtils, un point dans un œil, un ton sur une bouche, une ombre sur un nez, une expression sur une main… jalonnent le quotidien de ces maîtres.

Actuellement ce pan formidable de la tapisserie s’éteint lentement et les faiseurs de chair d’aujourd’hui sont tous âgés. C’est dans ce contexte que l’artiste a souhaité remettre en lumière ce savoir-faire ancestral et leur faire réaliser les portraits de « la tenture Olympe de Gouges » en espérant que pendant son tissage des vocations se révèlent et que la jeune génération, de lissières et de lissiers, mette ses pas dans ceux de ses ainés.

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